Visite du musée communal de Woluwe Saint Lambert
À l’occasion des Journées du Patrimoine 2020, j’ai été visiter un musée communal aux allures de fermette campagnarde. Une maison surprenante à bien des égards et un chantier de restauration exemplaire !
Dans l’offre pléthorique des visites guidées proposées durant le week-end des Journées du Patrimoine bruxellois (19 & 20 septembre 2020), j’ai opté pour une visite atypique et un lieu plutôt discret, un musée dont la notoriété ne dépasse guère le cadre communal.
Mais pourquoi choisir ce lieu ? En fait, il a pour moi le doux parfum des souvenirs d’enfance. Proche de la maison de mes parents, je passais régulièrement devant cette maison lorsque j’allais jouer ou promener au parc de Roodebeek tout proche.
La restauration de cette maison particulière, devenue musée communal depuis 1950, me donnait l’occasion d’aller voir l’envers du décor.
Sommaire
L’héritage d’Emile Devos
En 1884, Émile Devos, menuisier entrepreneur bruxellois, entre en possession d’une parcelle de terrain jouxtant l’actuel parc de Roodebeek à Woluwé-Saint-Lambert. Attiré par le cadre champêtre qu’offraient les lieux, il y construisit une maisonnette qu’il utilisa d’abord comme maison de campagne. Elle ne comportait alors que 2 ou 3 pièces.
Émile Devos ne tarde pas à en faire sa résidence permanente. Dès lors, au fil des années, la demeure s’agrandit et s’enrichit de plusieurs ailes et d’une étonnante rotonde. Il plantera également de nombreux arbres alentours.
A sa mort, sans héritier, la propriété sera léguée à la commune de Woluwé-Saint-Lambert.
Un goût prononcé pour les céramiques
L’intérieur de la maison est pour le moins surprenant. Plusieurs murs sont entièrement recouverts de carreaux de céramique provenant essentiellement de Makkum, petite ville de Frise (Hollande) où une entreprise familiale y détient l’exclusivité de la fabrication depuis le XVIIème siècle. Oiseaux, fleurs et paysages hollandais envahissent ainsi la demeure, de la verrière à la rotonde.
La visite guidée, menée par l’architecte communale en charge du chantier de restauration, démarre par l’étonnante verrière, entièrement refaite et restituée selon les plans d’origine tout en intégrant des normes et des techniques modernes. Un travail qui a nécessité le recours à des spécialistes et des analyses historiques poussées pour retrouver le tracé de la fin du XIXe siècle. Une bien belle réalisation !
La visite se poursuit au premier étage qui a fait l’objet d’une restauration en profondeur : murs mis à nus, cloisons démontées, isolation de la toiture et ouverture des volumes pour une meilleure gestion de l’espace, somme toute assez restreint et une récupération maximale de la lumière. Le résultat est un mix d’ancien et de moderne pour créer un étage judicieusement aménagé pour accueillir les bureaux du musée.
De retour au rez-de-chaussée, les différentes pièces, vides pour l’instant (mais en réalité ce sont les salles d’exposition du musée), illustrent à merveille les deux passions du premier propriétaire des lieux : la céramique et la menuiserie. Des décors complexes et riches que l’on ne s’attend vraiment pas à rencontrer dans une simple maison de campagne …
Une rotonde qui accueille des séances de spiritisme
Emile Devos édifia en 1912 pour sa seconde épouse, l’artiste Lydie Bricoult, une étonnante rotonde attenant à la maison et visible du parc. Il s’y pratiquaient régulièrement des séances de spiritisme, un passe-temps en vogue dans les milieux aisés de la Belle Époque.
À lire : dossier Wolu Info – Focus sur la restauration du musée communal
Musée communal depuis 1950
Après la seconde guerre mondiale, la propriété d’Émile Devos, sans héritier direct, sera léguée par sa seconde épouse à la commune de Woluwe-Saint-Lambert, à condition que la maison devienne un musée et que le parc soit ouvert au public. Après de multiples aménagements destinés à l’adapter à sa fonction de musée, la maison Devos est ouverte au public en 1950.
Le bâtiment a fait l’objet d’une profonde restauration entre 2018 et 2020. En effet, des désordres structurels menaçaient la stabilité de l’édifice. À l’extérieur, les façades et les toitures ont été restaurées à l’identique et la verrière d’origine a été restituée. Les travaux réalisés à l’intérieur ont principalement consisté en une remise aux normes techniques, dans le respect du monument (classé depuis 2010).
Le parc de Roodebeek
La maison Devos est entourée d’un parc de 4,5 hectares issu de la fusion des propriétés Devos et Montald (peintre qui léga également sa propriété à la commune).
Ouvert au public depuis 1948, le parc de Roodebeek doit son relief accidenté à la présence d’une ancienne carrière de sable et de pierres. On y a même installé une piste de ski dans les années 1960 !
Le parc d’allure forestière présente un mélange d’essences datant de l’époque où il était privé (hêtre pourpre, marronnier, robinier, cerisier) et d’espèces indigènes qui donnent à l’ensemble des massifs un aspect naturel.
Téléchargez ici le plan de l’arboretum du parc de Roodebeek.
Des travaux de rénovation ont été entrepris depuis quelques années pour freiner l’érosion des talus. Ce parc vient d’être classé par la Commission Royale des Monuments et des Sites.
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