Passagère du silence: dix ans d’initiation en Chine

Il y a quelques années j’ai lu un livre captivant: Passagère du silence : Dix ans d’initiation en Chine.

Ce livre témoigne de la quête de Fabienne Verdier, une jeune peintre française, brillante élève de l’école des Beaux-Arts de Toulouse.  En 1983 elle décide de quitter son confort occidental pour retrouver au fin fond de la Chine les secrets d’un enseignement millénaire: la peinture et  la calligraphie chinoise.


A 20 ans, explique-t-elle, pour pallier la vacuité prétentieuse d’une certaine ambiance avant-gardiste, et plus précisément l’incurie d’une Ecole des beaux-arts où l’on n’apprenait plus rien et que j’ai vécue comme un cauchemar, je me suis mise à étudier le chinois après avoir découvert les livres de François Cheng sur l’art et la pensée taoïstes, dans lesquels je me suis sentie en harmonie et qui m’ont fait pressentir une échappée de ce côté-là.

Il s’ensuit 10 ans d’initiation, une immersion dans la Chine intérieure et une incroyable leçon de volonté et de courage. Car rien ne la fera renoncer à son initiation, ni les barrières de la langue et de la culture, ni les interdits politiques, ni même la maladie ou le viol.

Comment ne pas être impressionnée par la persévérance, l’acharnement dont fait preuve Fabienne Verdier pour enfin rencontrer celui qui deviendra son professeur et son guide dans la découverte de l’art et de la pensée chinoise, le maître peintre et calligraphe Huang Yuan.

Il était difficile à suivre; il disait une chose et son contraire le lendemain. Son enseignement n’était jamais un discours, une démonstration, une théorie. Il procédait par touches, à la fois opposées et complémentaires, pour que, peu à peu, je parvienne de moi-même à l’équilibre.

Je suis de ces quelques peintres à croire encore avec ferveur à la transmission des puissances de l’esprit en un seul coup de pinceau comme si chaque signe avait une âme.

Bien plus qu’un récit de voyage, ce livre relate, avec passion et retenue, une expérience humaine rare: la formation d’une calligraphe et sa relation à la pensée chinoise traditionnelle.

Le calligraphe est un nomade, un passager du silence, un funambule. Il aime l’errance intuitive sur les territoires infinis. Il se pose de-ci, de-là, explorateur de l’univers en mouvement dans l’espace-temps. Il est animé par le désir de donner un goût d’éternité à l’éphémère.

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