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L’Elbphilharmonie : figure de proue de Hambourg

ELPHI. C’est le petit nom affectueux donné par les Hambourgeois à l’Elbphilharmonie. Un bâtiment de tous les superlatifs qui se dresse à 110 mètres au-dessus de l’Elbe, face aux grues et aux porte-conteneurs du port commercial et face à l’activité grouillante des quais de Landungsbrücke livrés aux touristes.

Quand on arrive à Hambourg par le fleuve (ce que je vous recommande !), c’est lui qu’on guette. Il se devine et se repère de loin, bien avant tout autre monument de la ville portuaire.

Sous tous les angles et de tous les côtés, il est un point de mire incontournable. Point de rencontre symbolique entre le passé hanséatique de la ville et sa volonté d’ouverture vers le large, vers l’avenir.

Grâce à ses 2 parties distinctes, l’une en brique, l’autre en verre, l’Elbphilharmonie établit un lien visuel fort entre l’ancien (et le quartier voisin du Speicherstadt classé au patrimoine de l’Unesco) et le nouveau (car situé à la pointe du quartier de Hafencity en plein renouveau, résolument tourné vers l’avenir). De nombreux aménagements sont encore en cours ou prévus pour développer le quartier.

Nouvel emblème de la ville

Malgré les polémiques, Elphi est devenu en très peu de temps l’emblème de la ville. A l’instar de la Tour Eiffel pour Paris ou de l’Opéra pour Sydney.

Nouveau point de repère culturel de Hambourg, la salle philharmonique de l’Elbe a ouvert ses portes à HafenCity les 11 et 12 janvier 2017. Au milieu de l’Elbe, sur environ 1 700 pieux en béton armé, ce complexe de bâtiments abrite trois salles de concert, un hôtel, 45 appartements et la Plaza, une place de 37 mètres de haut librement accessible avec un panorama à 360° de la ville. Le cœur de l’Elbphilharmonie est également l’un des défis architecturaux les plus passionnants auxquels l’Europe est actuellement confrontée : une salle de concert de classe mondiale d’une hauteur de 50 mètres avec 2 100 places assises, qui est découplée du reste du bâtiment pour des raisons d’isolation acoustique.  (source : Elbphilarmonie)

Conçu par les architectes suisses Herzog & de Meuron, ce vaisseau de briques et de verre abrite la salle de concert la plus haute du monde. Ce temple de la musique et de la culture a reçu les soins des plus grands acousticiens et designers. Tout y est étudié jusque dans les moindres détails.

Pour cette première visite de Hambourg, faute de temps, nous avons fait l’impasse sur la visite intérieure de l’édifice. Je ne m’y attarderai donc pas. Vous trouverez tous les détails utiles sur le site de l’Elbphilharmonie (en anglais).

Prouesse de briques et de verre

Pour le touriste de passage à Hambourg, la Philharmonie de l’Elbe est avant tout une superbe structure de verre et d’acier, aux allures de vagues ou de voilier (laissez libre cours à votre imagination) qui flotte au-dessus d’un socle en briques rouge sombre.

La carte de visite de la maison : 1000 éléments de façade courbes et imprimés transforment l’Elbphilharmonie en un cristal géant qui capture et reflète les couleurs et la lumière du ciel, de l’eau et de la ville. La façade devient ainsi une surface de projection en constante évolution de son environnement et des humeurs météorologiques.
Les fenêtres des loggias des appartements et des foyers de concert sont particulièrement frappantes : avec leurs grandes boursouflures, elles rappellent les énormes diapasons.

 

Véritable prouesse technique, cet édifice de 200 000 tonnes repose sur un entrepôt datant de 1875, construit sur pilotis !

Du Kaiserspeicher à l’Elbphilharmonie

Le socle en brique relie l’édifice à son passé. En effet, il évoque le plus grand entrepôt du port de Hambourg, le Kaiserspeicher et son successeur le Kaispeicher A où étaient stockés jusque dans les années 1990, du tabac, du café et du cacao.

L’Elbphilharmonie est située à un endroit historique important : le Sandtorhafen. En 1875, y fut construit, le Kaiserspeicher. Le bâtiment néo-gothique est rapidement devenu l’un des points de repère de la ville. La tour du bâtiment portait l’une des 160 boules de temps au monde – une boule d’un mètre de large qui tombait à midi exactement et donnait à tous les marins et ouvriers portuaires une référence horaire.

Largement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, le Kaiserspeicher a explosé en 1963. En 1966, le Kaispeicher A a été construit sur ce site d’après un projet de Werner Kallmorgen, où le cacao, le thé et le tabac ont été stockés jusqu’aux années 1990. Avec l’augmentation du transport de conteneurs, le Kaispeicher A a perdu de son importance et est finalement resté vide. Au début des années 2000, il était prévu d’ériger un immeuble de bureaux à la place de l’entrepôt, principalement pour les industries des médias et de l’Internet. Mais lorsque la bulle Internet a éclaté après l’appel d’offres pour le projet, le plan a été abandonné.

Crédit photo : à droite : JohnSeb / CC BY-SA 2.0

En 2003, l’idée de construire une salle de concert sur le Kaispeicher a finalement germé. Les architectes suisses Herzog & de Meuron ont fourni un design spectaculaire. Ce duo d’architectes a conçu le stade olympique de Pékin – le « Nid d’oiseau », l’Allianz Arena à Munich et la Tate Modern Gallery à Londres.   (source : wissen.de)

Comme le phénix …

Elphi renaît donc sur les cendres d’anciens entrepôts détruits, puis abandonnés. Mais ce projet pharaonique d’architecture futuriste a suscité bien des polémiques. Jugez donc :

  • 10 ans de travaux (4 ans prévus au départ et 6 ans de retard),
  • un budget multiplié par 10 : on passe de 77 à 789 millions d’euros au final (!) financé majoritairement par les impôts des citoyens … une pilule amère pour certains.
  • mais le résultat est vraiment extraordinaire !! Et on peine à imaginer qu’il n’y a pas si longtemps, cette zone était à l’abandon : hangars et quais vides …

Et je ne me lasse pas de mitrailler la façade argentée qui reflète le ciel, l’eau et les nuages. C’est vrai que ce verre aux reflets et effets inattendus à tout pour capter l’attention et captiver. On dit même qu’il serait visible sous le brouillard par tous les paquebots entrant dans le port de Hambourg …

À 37 mètres au-dessus de l’Elbe, la plateforme panoramique est ouverte au public. De là-haut, nul doute qu’on a une vue à couper le souffle sur le port et la ville de Hambourg. C’est sûr, nous reviendrons …

Elphi jaillit de son socle, telle une voile prête à prendre le large. Qu’on l’aime ou non, une chose est sûre : elle fait forte impression !

Et pour vous en convaincre, je vous invite à regarder ces magnifiques images de l’Elbphilharmonie filmée par une drône.

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