Zoom sur la vallée de Barétous, entre Pyrénées et Béarn
Située au cœur des Pyrénées Atlantiques, entre la majesté des Pyrénées et la douceur du Béarn, la vallée de Barétous et le charmant village de Lanne-en-Barétous offrent un cadre exceptionnel pour des vacances immergées dans une nature préservée..
Juillet 2017. Premier séjour sur les hauteurs de Lanne-en-Barétous. Une vue à couper le souffle sur les contreforts des Pyrénées. Nous tombons tellement sous le charme de ce gîte et de son fabuleux panorama que nous y sommes déjà retournés deux fois, en juin 2018 et à l’automne 2021. Et ce n’est certainement pas fini … Car, quelle que soit la saison, la magie opère toujours !
Sommaire
Tout savoir sur la vallée de Barétous
La vallée de Barétous est une destination de vacances plutôt confidentielle des Pyrénées Atlantiques. Moins connue et moins « alpine » que ses voisines, les vallées d’Ossau et d’Aspe, la vallée de Barétous n’en est pas moins charmante.
Nichée entre montagnes et collines verdoyantes, elle offre une tranquillité et une beauté qui m’ont tout de suite séduite. Avec ses paysages de pâture coiffés se découpant sur un fond montagneux, elle offre une mosaïque de couleurs qui contraste avec le gris de la roche en altitude.
À quelques encablures de la Haute Navarre en Espagne, du Pays Basque et des Hautes Pyrénées, la vallée de Barétous s’étend d’Oloron-Sainte-Marie dans la plaine jusqu’au col de la Pierre Saint-Martin, où elle se connecte à la vallée espagnole de Roncal.
Ce que j’ai découvert en arrivant dans cette vallée, c’est que nous sommes ici sur les terres des véritables mousquetaires du roi. Aramis et Porthos sont ici chez eux (avec un château de Porthos aux portes du village de Lanne-en-Barétous). Ici, de la légende à l’histoire, il n’y a donc qu’un pas …
Séjourner à Lanne-en-Barétous
Si Lanne-en-Barétous est aujourd’hui un village paisible où l’on peut véritablement se déconnecter du monde moderne, son histoire n’en fut pas moins mouvementée, comme l’indique la brochure de la mairie.
Lanne-en-Barétous a connu une histoire mouvementée : détruit lors des Guerres de Religion en 1569, reconstruit et repeuplé au XVIIIe siècle, le village sera sinistré par le séisme de 1967 qui touche aussi durement Arette et les villages voisins.
Mais ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce petit village entouré de montagnes douces et de paysages ouverts, c’est qu’il est le point de départ idéal pour de nombreuses balades et excursions.
Quant à l’approvisionnement, la boulangerie du village est juste divine … et le village d’Aramits, tout proche, dispose d’une supérette et des commerces indispensables. Il ne nous en faut pas plus !
J’aime ces villages de moyenne montagne, simples et authentiques, où la vie s’écoule à un autre rythme. Et puis ce gîte sur les hauteurs du village, avec son grand jardin et sa terrasse couverte, est un pur bonheur.
Trois randos accessibles avec des paysages grandioses
La région se prête magnifiquement à toutes sortes de randos, à pied, à vélo, voire même à cheval. Vous trouverez sur les applis dédiées, toutes les informations nécessaires pour sillonner les environs.
Pour ma part, j’épinglerai ici trois randos coups de coeur.
La passerelle d’Holzarte :
Cette courte randonnée vous mène à une passerelle vertigineuse, suspendue à 150m au-dessus des gorges d’Olhabdubi. C’est l’un des sites les plus spectaculaires du Pays Basque.
Classée niveau 1 (facile), cette rando est accessible à (presque) tous, même si les moins entraînés, souffriront sans doute une peu sur le sentier parfois abrupt qui grimpe à travers la forêt et les prairies.
Point de départ et parking à l’auberge de Logibar sur la D26. Le chemin remonte d’abord un torrent avant d’arriver sur un petit pont en bois qui dévoile une cascade. La pente est raide, les roches glissantes par endroits. Ici et là, une corde est mise à disposition pour se tenir pendant l’ascension. Mais rien d’impossible … il faut juste prendre son temps, avoir de bonnes chaussures et de quoi s’hydrater !
Nos efforts sont largement récompensés ! La passerelle de 70m de long est autant une prouesse technique qu’une attraction pour randonneurs en quête de sensations fortes. Sous les pieds, la passerelle, parfaitement sécurisée et entretenue, balance légèrement.
Heureusement, il n’y a pas trop de monde et nous pouvons goûter en paix la magie des lieux.
Le tour des crêtes d’Issarbe – 1400m
Une petite route aux nombreux virages en épingle à cheveux, nous amène à la station de ski de fond d’Issarbe, à 1400m d’altitude. De là-haut, la vue est tout simplement magique, sur les vallées et les sommets voisins.
À partir du grand parking, une agréable promenade en boucle serpente sur des petits chemins herbeux, à travers les bruyères et les myrtilles, puis à travers forêts et pâturages.
C’est une de mes randos préférées dans le coin. Idéale aussi pour un pique-nique, ou tout simplement pour s’installer au calme, lire, méditer et profiter de la vue. Je pourrais y passer des heures, le regard au loin …
En automne, n’oubliez pas de prendre une petite laine, car même s’il fait encore très chaud dans la vallée (28°C en octobre), vous perdez facilement 10-15°C à cette altitude.
Le circuit d’Organbidexka – 1330m
À partir de Larrau, une route en lacets -assassins pour les cyclistes (même le tour de France ne s’y est risqué qu’en de rares occasions !)- monte sans discontinuer jusqu’au col de Bagargi, révélant une vue imprenable sur la Haute-Soule et le piémont oriental du Pays basque.
Là, la forêt d’Iraty, plus grande hêtraie européenne, abrite quelques chalets et un parking où laisser sa voiture à l’ombre. De là, un chemin de petite randonnée (PR) facile (1h30) monte doucement dans la forêt jusqu’à une crête dégagée qui offre des vues fantastiques sur le Pic d’Orhy et les hautes montagnes de la Soule.
En contrebas, le col d’Orgambidexka (1283m) est un des grands sites d’observation des migrations d’oiseaux. De mi-juillet à mi-novembre, des bénévoles se relaient pour assurer un suivi de la migration de plusieurs espèces d’oiseaux (rapaces, grues, cigognes, palombes).
Chaque année plus de deux cent cinquante espèces migratrices sont comptabilisées parmi lesquelles des Milans, des Bondrées, des Busards des Faucons, des Circaètes, des Balbuzards, des Cigognes, etc.
Les photographes, armés de puissants objectifs, sont nombreux à s’installer sur la crête, pour suivre les rapaces qui survolent le col.
Trois visites inoubliables
La vallée de Barétous se prête également à bien d’autres visites, historiques, culturelles, architecturales, gastronomiques. Voici trois excursions que nous avons particulièrement appréciées.
Circuit auto dans le Béarn des gaves
Partir à la découverte des villes et villages typiques du Béarn des gaves est une excursion d’une journée, tout à fait faisable à partir de Lanne-en-Barétous.
Ambiance très différente. Patrimoine riche et visites intéressantes. Je reviendrai, dans un autre article, sur ce circuit qui nous a mené, de Navarrenx, charmante bastide fortifiée, à Salies-de-Béarn, réputée pour ses thermes et son architecture, en passant par Orthez et son célèbre pont vieux ou Sauveterre-en-Béarn.
Visite de l’Église de l’Hôpital Saint-Blaise
À 30 minutes de Lanne-en-Barétous, par des petites routes de campagne, on aboutit à un minuscule village, devenu célèbre grâce à un édifice unique en France, l’église de l’Hôpital Saint-Blaise, un véritable trésor architectural, savant mélange d’art roman et hispano-mauresque, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998.
Edifiée au XIIème siècle à la demande des moines de l’abbaye de Sainte-Christine du Somport l’église est destinée à l’accueil des voyageurs sur une route reliant à l’époque le Béarn à la Navarre.
Ce monument épuré, aux dimensions modestes, présente un plan centré axé sur la coupole, véritable joyau de l’édifice avec ses arcs entrecroisés formant une étoile à huit branches. (source)
Depuis 2017, un spectacle son et lumière de 20 minutes plonge les visiteurs dans l’histoire de ce lieu unique.
L’animation en 3D, avec jeux de lumières et de couleurs, transporte le visiteur, au fil des siècles, sur les pas des pèlerins. Les secrets de l’édification du monument au XII° siècle, les architectures marquées par les influences qui se croisaient sur les chemins pyrénéens, sont racontés dans un spectacle de son et lumière, avec des projections sur les murs et sous la coupole. (source)
Un audio-guide permet une visite rapide et commentée du monument. En simultané les éclairages se déclenchent selon les éléments architecturaux qui sont expliqués…
Le mémorial du camp de Gurs
À 45 minutes de Lanne, Gurs est un lieu de mémoire peu connu qui rappelle les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale.
Le camp de Gurs, construit en 1939 par le gouvernement Daladier, était à l’origine destiné aux réfugiés espagnols fuyant le régime de Franco. Puis, entre 1940 et 1945, des « indésirables », des juifs et des gitans y furent internés. En tout, environ 64.000 personnes (dont 24 530 républicains espagnols) ont transité par Gurs.
Le saviez-vous ? Le camp de Gurs est un des trois lieux de mémoire nationale avec le Vel d’Hiv et la Maison d’Izieux honorant la mémoire des victimes du racisme et de l’antisémitisme de Vichy.
Le site du camp est ouvert au public et libre d’accès. Un mémorial national y a été construit en 1994.
Le mémorial, réalisé par l’artiste israélien Dani Karavan, se compose d’une ossature de baraque représentant l’internement à Gurs, de 200m de voies ferrées pour symboliser la déportation et d’un espace ceinturé de barbelés pour le système concentrationnaire. L’allée des internés, longue de 2km permet de traverser le camp. Le long de l’allée et aux abords de la reconstitution de la baraque plusieurs lutrins informatifs viennent renseigner et expliquer l’histoire de ce camp.
En conclusion
Nos escapades répétées dans la vallée de Barétous m’ont laissé des souvenirs impérissables, de belles randonnées et des découvertes culturelles enrichissantes.
J’espère que ce partage d’expériences vous inspirera à explorer cette région magnifique et à découvrir ses nombreux trésors cachés.
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