Opatija : palaces et lungomare
Nous commençons notre visite de l’Istrie par la riviera liburnienne, nom officiel de cette partie de la côte autour d’Opatija. Pour certains, ce n’est pas encore tout à fait l’Istrie, pourtant on se situe bien à l’extrême nord-est de la péninsule.
Sommaire
Opatija, la perle de l’Adriatique
Opatija et sa riviera, longue de 30 km, conserve le charme désuet de l’époque où elle était considérée par les Autrichiens comme la Nice de l’Adriatique. Vers la fin du XIXème siècle, l’aristocratie viennoise y construisit de somptueuses villas et d’énormes complexes hôteliers pour venir y passer l’hiver. Il est vrai que le climat y est particulièrement doux et la végétation méditerranéenne luxuriante.
Protégée des vents de l’Adriatique par la chaîne de montagnes Učka à laquelle elle est adossée, Opatija, parfois appelée la « vieille dame », est la plus ancienne station balnéaire croate. Certaines de ses villas accueillirent des hôtes prestigieux : princes, empereurs, aristocrates, à l’instar de la Villa Angiolina, nichée dans un parc somptueux.
La plupart de ces anciens palaces ont été rénovés et convertis en hôtels ou pensions de standing. Casinos et hôtels de luxe sont venus compléter l’offre pour attirer une clientèle internationale plus âgée (entre 40 & 60 ans). Et de fait la station balnéaire semble attirer un certain type de touristes mais aussi les locaux qui viennent y faire une promenade en famille.
Parmi les bâtiments remarquables, l’hôtel Kvarner mérite une mention spéciale. Construit en 1884 (et complètement rénové en 2014), c’est le plus ancien hôtel croate sur la côte adriatique. Avec sa terrasse donnant sur la mer et dominant le lungomare, sa plage privée et son style néoclassique, il ne passe pas inaperçu !
Ce que nous avons sans doute préféré à Opatija, ce sont ses parcs magnifiques. Entre autres le parc Angiolina (qui date du XIXe siècle). Splendidement entretenu, on y découvre diverses plantes exotiques ainsi que des bananiers et des dattiers.
Quand vous visiterez Opatija, n’oubliez pas d’aller saluer la « demoiselle à la mouette », qui fait face au golfe de Kvarner. Érigée en 1956, l’œuvre du sculpteur Zvonko Car est devenue l’un des symboles d’Opatija. Et un « selfie spot » incontournable. 😉
Lungomare : promenade chic en bord de mer
Opatija est célèbre pour son lungomare, une magnifique promenade de 12 km, au plus près de la mer.
Elle relie Volosko, un petit village de pêcheurs, à Lovran plus au sud, en passant par les petites villes de Ičići et Ika. Officiellement appelée la Promenade François-Joseph Ier, le lungomare a été construit à l’apogée de la station thermale d’Opatija, au tournant des XIXe et XXe siècles.
Tout au long de notre promenade, nous avons apprécié les vues magiques sur le golfe de Kvarner, avec d’un côté la ville de Rijeka et de l’autre les îles de Krk et de Cres.
C’est d’ailleurs fascinant de se dire qu’un siècle plus tôt, les belles et les notables de l’époque profitaient du même spectacle.
Il aura toutefois fallu plus de 20 ans pour aménager cette promenade sur toute sa longueur. On imagine bien tous les tracas techniques et légaux qu’elle a pu engendrer.
Le lungomare longe d’adorables petits ports, des marinas aux yachts somptueux, d’imposants complexes balnéaires, d’incroyables villas Belle Époque, des parcs et des jardins à la végétation luxuriante, de minuscules plages rocheuses et des criques qui invitent à la baignade.
Et tout au long de la promenade, une multitude de bancs invitent à la contemplation ou à la détente.
Ici et là des escaliers descendent vers la mer, où de petites plateformes de pierre offrent de la place à quelques amateurs de soleil ou d’eau cristalline.
Bon à savoir : le lungomare est éclairé en soirée … pour une promenade romantique au clair de lune !
Lovran, exhubérance architecturale et végétale
Autre cité balnéaire au passé touristique centenaire. Fort animée en saison, Lovran doit son nom au laurier (en croate « lovor ») qui y fleurit à profusion.
La structure médiévale de la ville a été préservée jusqu’à aujourd’hui. Dans le passé, il était probablement possible d’entrer dans la ville par quatre portes ; aujourd’hui, seule la porte face à la mer (qui mène au minuscule port) a été conservée.
La vieille ville se compose d’un réseau de ruelles étroites, de maisons simples sans style particulier, de voûtes et de passages sous les maisons. Au centre, la place Saint-Georges avec l’église paroissiale, la tour carrée de la ville et l’hôtel de ville. Se perdre dans le dédale de ces petits rues est sans danger … la vieille ville est toute petite et adossée à la montagne. Peu de chance de se perdre !
Le paysage urbain de Lovran a pris sa forme actuelle aux XVIIe et XVIIIe siècles. C’est à cette époque qu’a commencé la construction des maisons patriciennes baroques, aux magnifiques façades. Certaines villas conçues à la fin 19ème – début 20ème siècle sont l’oeuvre de l’architecte viennois Carl Seidel et font aujourd’hui partie du patrimoine architectural mondial.
De splendides villas aux couleurs pastel. Certaines surplombent la mer. Magnifiquement restaurées, elles font souvent partie de l’offre d’hébergement et certaines bénéficient d’un accès à la mer privatif.
C’est d’ailleurs dans l’une de ces villas que nous logerons, dans un Airbnb charmant, en rez de jardin, avec vue superbe sur la baie et un petit escalier qui donne un accès direct à une petite plage (bétonnée) privée.
Parc naturel du mont Učka
Mais Lovran, c’est aussi le point de départ de nombreux sentiers vers le parc naturel du mont Učka.
De la côte jusqu’au col de Poklon, il faut compter trois heures de montée (du niveau de la mer jusqu’à près de 1400 mètres !) pour y parvenir.
Mais il est aussi possible de monter en voiture jusqu’au col de Poklon (922m) puis suivre un très beau sentier à travers la forêt pour rejoindre le sommet Vojak, d’où l’on a une vue incroyable sur toute la côte, sur la baie de Kvarner, les îles de Krk et Cres, la ville de Rijeka et les collines de l’Istrie. Comptez 1,5-2h de montée et 1h pour redescendre.
Autre randonnée possible vers le village Mala Učka (le plus haut d’Istrie). Pour les amateurs, vous trouverez plusieurs itinéraires sur Wikiloc.
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