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48h à Hambourg : dépaysement garanti !

Envie d’une escapade hors des sentiers battus ? Hambourg est vraiment une chouette destination ! L’eau y est omniprésente. Le port et son industrie s’y développent en parfaite symbiose avec la vie culturelle et sociale des hambourgeois. Mais c’est aussi une ville verte où il fait bon musarder et profiter de la vie. C’est une cité dynamique, relax et moderne. Tout est lié, tout est mélangé dans un joyeux méli-mélo bigarré.   

Pourtant, à ce jour, le tourisme y est majoritairement national. Barrière de la langue ? Filtre historique ? Quoi qu’il en soit, Hambourg est une ville résolument tournée vers l’avenir, prodigieusement riche et intéressante. Vous auriez tort de vous en priver !

Et si la course aux clichés en rafale ne vous tente pas … je vous propose une approche soft et moins trépidante, tout en abordant les principaux joyaux de la ville.

Comment y aller et où se loger ?

Un citytrip se prépare. Pour en profiter au maximum et ne pas tomber dans les pièges à touristes !

Si vous choisissez l’avion, sachez que l’aéroport de Hambourg n’est qu’à 8 km du centre et desservi par de très nombreuses compagnies aériennes. Quant au logement, le choix est vaste là aussi. Je vous laisse écumer les Booking et autres Airbnb.

En ce qui me concerne, Hambourg étant la première étape d’un séjour en Allemagne du Nord, c’est en voiture que je l’ai abordée. Moins de 600 km de Bruxelles. L’affaire d’une grosse demi-journée. Seul impératif : trouver à se garer !

En cherchant à concilier facilité de parking, calme, confort et situation au bord de l’eau, j’ai vite compris que trouver un logement répondant à ces critères à prix raisonnable au centre ville ne serait pas simple (surtout si on ne s’y prend pas des mois à l’avance) !

Alors, tant qu’à faire, j’ai étendu mon cercle d’investigation pour finalement tomber sur la solution idéale pour nous : un hôtel éloigné du centre certes mais au calme et au bord de l’Elbe : The Rilano Hotel. Un quatre étoiles, plutôt business, mais de bon confort et au calme. Et en prenant une chambre avec vue sur le fleuve … et de préférence au 1er étage (les seules avec une terrasse) … c’est parfait pour regarder passer les porte-conteneurs et autres péniches ou paquebots qui entrent et sortent du port, tout en sirotant un verre au soleil !

Porte-conteneurs sur l’Elbe devant le Rilano.

Ce qui m’a surtout convaincue, c’est l’accès direct (juste au pied de l’hôtel) au système de navettes fluviales qui desservent la ville de Hambourg. Exit la voiture pendant le temps de notre séjour. Parfait !

Bon à savoir : la carte journalière permet d’utiliser tous les types de transports en commun (métro, RER, bus mais aussi bateaux « publics »). Et pour l’anecdote, ces tickets pris à bord du bateau via des machines automatiques ne seront jamais contrôlés en 2 jours. Hasard ?

Hambourg – ligne 64

Prendre le pouls de la ville en bateau

Pour une première visite de la ville, l’important est de la sentir battre et vivre. De s’imprégner de son rythme, de sa substance, de ses odeurs, de ses couleurs. Et comme Hambourg est avant tout une ville portuaire, entourée d’eau (près d’un tiers de la surface totale de la ville est liquide), quoi de plus naturel que de commencer par un tour en bateau.

L’arrivée par l’Elbe sur la ligne 62 est déjà une expédition en soi. Une approche de plus de 30 minutes qui donne un premier aperçu des docks où d’énormes porte-conteneurs attendent à quai qu’on charge ou décharge des centaines de conteneurs de toutes les couleurs.

Port de Hambourg

En approchant du cœur de la ville, les principaux édifices se dressent fièrement – tours anciennes des églises, vaisseau futuriste de l’Elbphilharmonie, buildings de toutes formes, entrepôts, docks, halles, … avec un ballet incessant de bateaux de toutes tailles, qui tournent, manoeuvrent, se croisent, se contournent, sans fin.

Quais Landungsbrücken à Hambourg

Visiter Hambourg au fil de l’eau

Arrivés au Landungsbrücke (un embarcadère de près de 700 m de long construit en 1839), le terminus de la ligne 62, nous nous mettons en quête d’un autre bateau pour poursuivre notre visite fluviale de la ville. L’offre est pléthorique. Pas facile de savoir ce qui vaut vraiment la peine (même en ayant lu les avertissements des guides touristiques).

Bref, nous nous décidons finalement pour un tour en « barcasse » qui semble plus authentique que les vedettes plus modernes. Vrai ou faux ? Nous ne le saurons probablement jamais. En tout cas elles sont les seules à passer la vieille écluse portuaire qui date de 1906 … Et puis, ces barcasses ont une histoire que n’ont pas les vedettes modernes : elles transportaient jadis les travailleurs du port à leur lieu de travail.

Bon à savoir : le tour est commenté par le « capitaine » de l’embarcation. Les explications volubiles et fantaisistes de notre guide étaient assez difficiles à suivre même en comprenant l’allemand. Mais bon, cela n’empêche pas de profiter de la vue, de prendre quelques belles photos … pour ensuite compléter ses connaissances sur internet ou en potassant le guide français que vous aurez emporté !

Départ du tour du port d’Hambourg en barcasse

Quoi qu’il en soit, même si une grande partie du circuit aurait pu être faite en prenant les navettes publiques, nous avons adoré glisser au fil de l’Elbe et voir les géants des mers au plus près.

Nous avons aussi eu l’occasion d’admirer l’Elbphilharmonie sous toutes les coutures.

A lire aussi : La philharmonie de l’Elbe, nouvelle figure de proue de Hambourg 

Circuit pédestre dans la vieille ville

Après la visite au fil de l’eau, retour sur la terre ferme pour une visite à pied du cœur de Hambourg :  départ des Landungsbrücken vers l’incontournable Speicherstadt, pour ensuite se diriger vers l’hôtel de ville. Un petit circuit de 6km, tout à son aise.

Landungsbrücken : le lieu de tous les départs

Les anciens débarcadères au bord de l’Elbe se sont transformés au fil du temps en lieu de rendez-vous des touristes. Les jetées forment un long quai où appontent les transports publics mais aussi une multitude de petits bateaux qui sillonnent le port à longueur de journée. C’est un des points de rencontre de la ville et du port.

On y trouve pêle-mêle des bateaux-restaurants, des bateaux-musées, d’innombrables échoppes de restauration rapide et les inévitables attrape-touristes.

Toujours très animés, les Landungsbrücken se caractérisent aussi par un bâtiment de 205m de long doté de deux tours aux coupoles vertes. L’une donne l’heure mais aussi le niveau de l’Elbe.

Landungsbrücken Hambourg – Crédit photo : turbopass.de

Baumwall

Pour rejoindre le Speicherstadt à partir des Landungsbrücke, les quais se prolongent en une agréable promenade qui surplombe le port. Il s’agit en fait d’un mur de protection contre les inondations qui est d’ailleurs toujours en cours d’aménagement. Une volée de marches permet d’y accéder à partir de la rue. On y rejoint également la partie aérienne du métro, à la station éponyme.

À l’origine, le Baumwall faisait partie des fortifications de la ville de Hambourg construites entre 1616 et 1625. Il séparait le port intérieur à l’embouchure de l’Alster de l’Elbe. Et il doit son nom (Baumwall = mur d’arbres) à son passé : jusqu’en 1852, le port intérieur était rendu impraticable la nuit à l’aide de troncs d’arbres.

Baumwall Hambourg – Crédit photo : Meerart

Le quartier des entrepôts : le Speicherstadt

Lieu emblématique de Hambourg, ce quartier intrigue et fascine. Une masse compacte de brique rouge sombre, dense, austère. Voilà les premiers mots qui me viennent à l’esprit en évoquant le Speicherstadt. Cela ne ressemble à rien de connu.

Ce complexe d’entrepôts centenaires, situé dans le Freihafen (port franc) est parcouru de canaux et de ponts. Comme à Venise. Mais la comparaison s’arrête là !

Cet ensemble d’immenses entrepôts de briques rouges, alignés en tracé de rues sur 370 000 m², a été construit entre 1883 et 1927. Montée sur un million de pilotis en chêne, la Speicherstadt et ses immenses bâtisses rouges offre un spectacle admirable au coeur de la ville. Ce quartier à part entière a été construit sur 26 hectares et sur plusieurs îles reliées entre elles par sept canaux. On s’y balade entre rues, canaux et ponts. (…) C’est là que se sont entassées initialement les denrées du premier grand port industriel de Hambourg, avant les développements de la deuxième moitié du XXe siècle. Débouché du café, des épices, la Speicherstadt est devenue depuis une dizaine d’années une fenêtre touristique de la ville et un lieu à la mode. Les musées se sont multipliés, les cafés ont ouvert. (petitfuté)

Speicherstadt Hambourg

Ici, tout est industriel, solide, massif. Fait pour durer, pour résister aux assauts de la marée. Pour protéger la marchandise. L’impression d’écrasement est encore plus forte au raz de l’eau.

Pendant longtemps, il n’a pas été possible d’y habiter à cause des crues violentes et très fréquentes ; mais la construction récente de ponts élevés, qui permettent un accès pour les secours en cas de danger, a rendu possible l’aménagement d’habitations et d’hôtels au dernier étage de certains des entrepôts. Une partie des lieux est également occupée par des bureaux. Quoiqu’il en soit, les entrepôts n’ont pas perdu leur fonction utilitaire pour le moment, puisque 40% d’entre eux sont toujours employés comme tels. (petitfuté)

Depuis 1991, ce quartier unique est classé aux monuments historiques. Et il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2015. Les entrepôts sont construits sur pilotis de chêne et le quartier est traversé par des canaux inondés en fonction des marées.

Naguère, c’était ici l’épicentre du port le plus riche et le plus grand de la planète, après Londres et New York : Hambourg, Tor der Welt (la porte du monde), d’où partaient vers l’Amérique les émigrants allemands, polonais, ukrainiens ou juifs de l’Est à bord des énormes paquebots blancs de la Hamburg- Amerika Linie, et où arrivaient les denrées coloniales de la terre entière.
Deux statues en pierre rappellent cette glorieuse époque : un solide barbu à l’air revêche symbolise le Nord, alors qu’une plantureuse créature dévoile les richesses capiteuses du Sud. Aujourd’hui, les marchands de tapis et d’épices cèdent petit à petit leurs entrepôts aux sociétés de design ou d’ordinateurs. Le bruit des grues, les appels des dockers et les éclairs des lampes à souder se sont déplacés à l’ouest, vers l’immense port à conteneurs ou du côté des docks de Blohm & Voss, où l’on achève actuellement, de nuit comme de jour, la construction de deux navires de guerre à destination de l’Afrique du Sud. (l’Express)

Speicherstadt Hambourg

Deichstrasse & Nikolaifleet

Depuis le Speicherstadt, nous remontons vers le mémorial St Nikolai en traversant le Nikolaifleet, après un petit détour par la Deichstrasse, la plus vieille rue de l’Altstadt (= vieille ville). Elle date du XIVème siècle et contient quelques-uns des bâtiments les plus anciens de la ville.

Bon à savoir : le mot « fleet » qu’on retrouve dans plusieurs noms de canal, comme Nikolaifleet, vient de « fleten », ce qui veut dire flux en allemand médiéval.  Et de fait, le niveau d’eau de ces canaux varie puisqu’il est soumis à la marée. Il est d’ailleurs particulièrement bas pour le moment, ce qui a d’ailleurs un impact sur les circuits effectuées par les bateaux touristiques.

Nikolaifleet Hamburg

Le mémorial St Nikolai

De l’église Saint Nicolas, il ne reste que l’imposante tour noire et quelques pans de mur. C’est tout ce qu’il en restait après l’opération Gomorrhe de 1943.

L’opération Gomorrhe est le nom de code militaire d’une campagne de sept raids aériens rapprochés menés sur la ville de Hambourg entre le 25 juillet et le 3 août 1943 par les bombardiers des armées de l’air britannique et américaine. Son but était surtout de détruire la ville afin de démoraliser l’ennemi, et incidemment de réduire les capacités militaro-industrielles allemandes, dernier objectif qui n’a pas vraiment été atteint. Ce fut, avec le bombardement de Dresde, l’attaque aérienne la plus meurtrière en Europe, coûtant la vie à au moins 45 000 personnes. (Wikipedia)

L’ancienne basilique néogothique à trois nefs d’une longueur de 86 mètres était dominée par une tour monumentale de 147m de haut, qui est d’ailleurs toujours la cinquième plus haute tour d’église du monde.

Lire aussi : Mémorial St Nikolai : les leçons de l’histoire

Mahnmal St Nikolai

Rathaus et environs

Après la brique sombre des entrepôts du Speicherstadt, et le rappel noir du mémorial St Nikolai, l’arrivée dans le quartier de l’hôtel de ville nous entraîne vers une autre dimension de la ville : de larges avenues, des commerces et des restaurants … une ville en perpétuel mouvement.

Le Rathaus de Hambourg impressionne par sa taille et son style. Reconstruit à la fin du XIXème siècle (suite à l’incendie du précédent), il contraste avec le style hanséatique par ailleurs assez austère.

Rathaus Hambourg

Sa façade de 111m, richement décorée, est de style néo-renaissance allemand.

Au-dessus du portail principal est écrit en latin : « La liberté que les ancêtres ont obtenue, les descendants chercheront à la préserver dignement ». Le portail principal en fer forgé décoré. Il mène à la Rathausdiele, soutenue par 16 colonnes de grès peintes de 68 portraits de citoyens méritants de Hambourg. Et l’escalier en marbre de Sardaigne montre le chemin de la vie humaine.

On entre librement dans le hall de l’hôtel de ville.

Place de l’hôtel de ville – Hambourg

Alsterarkaden

La place de l’hôtel de ville débouche sur une autre curiosité de Hambourg : les arcades de l’Alster.

Tout à coup, on se croirait en Italie. En effet, les élégantes arches blanches qui se mirent dans l’eau de l’Alster confèrent à cette partie de la ville un charme méditerranéen, qui contraste avec les quartiers industriels traversés jusque-là. Ce décor de carte postale invite à la flânerie, tout comme les multiples terrasses qui longent les berges.

Les Alsterarkaden sont la porte d’entrée vers le Neuer Wall, la rue branchée où s’égrènent les boutiques de luxe, Armani, Bulgari, Prada ou autres.

Alsterarkaden

Plus loin se détache l’Alte Post, construit en 1847 après le Grand Incendie. C’était le plus grand bâtiment administratif de la ville de l’époque. Le bâtiment classé a été entièrement rénové en 1971. Il comprenait une galerie marchande, ce qui a initié la transformation de cette partie du centre-ville.

Alte Post – Hambourg

Nous poursuivons notre circuit à travers ruelles, ponts et petites places pour retrouver, un peu à l’azimut, la direction des Landungsbrücken.

Chemin faisant nous découvrons d’autres immeubles remarquables comme la Kontorhaus Stubbenhuk, qui date des années 1925. Ce bâtiment de sept étages en béton armé revêtu de briques de clinker d’Oldenburg est caractéristique du style expressioniste des années 1920.

Kontorhaus Stubbenhuk

Il reste encore bien d’autres choses à voir dans le quartier … mais la fatigue se fait sentir !

Nous reprenons la navette de la ligne 62, bien remplie à cette heure. Nous devrons d’ailleurs en laisser passer une (au complet). Heureusement l’attente ne sera pas longue (15 min). Le temps radieux et le ballet incessant des bateaux sur l’Elbe atténue les éventuelles frustrations. Et puis, nous serons assurés d’avoir une place assise en extérieur. Tout se mérite !

L’occasion de prendre encore quelques photos des endroits que nous devrons découvrir une prochaine fois, comme les quartiers du Fischmarkt, d’Altona (et sa plage), etc.

Landungsbrücken – Hambourg

Plage d’Altona – Hambourg

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